- Recherche
Vers une plus grande intégration de l’approche fondée sur les écosystèmes dans la PSM ?
-
Le 30 août 2023false false
En 2014, l’Union Européenne établit la Directive cadre pour la Planification Spatiale Marine (PSM), obligeant les Etats à mettre en place des plans nationaux maritimes pour 2021. Cette étude s'intéresse à la perception des acteurs de l’état de l’approche fondée sur les écosystèmes et de son niveau d’application dans la PSM dans le nord de l’Europe.
L’approche fondée sur les écosystèmes ou “ecosystem-based approach” (EbA) vise à limiter la pression sur les écosystèmes, et à une utilisation durable des biens et services qu’ils fournissent pour garantir leur bon état écologique. En 2014, l’Union Européenne établit la Directive cadre pour la Planification Spatiale Marine (PSM), obligeant les Etats à mettre en place des plans nationaux maritimes pour 2021. La Directive mentionne notamment l’obligation d’appliquer l’approche fondée sur les écosystèmes dans le cadre de la PSM.
Quinio et al. (2023) se sont alors demandé quelle perception ont les acteurs de l’état de l’EbA et quel est son niveau d’application dans la PSM dans le nord de l’Europe, plus précisément en mer du Nord et en mer Baltique. Pour répondre à cette question, ils se sont dirigés vers une méthode participative proposant une « carte perceptuelle ». Cet outil interactif permet de représenter visuellement, sous la forme d’un nuage de points, les perceptions des acteurs enquêtés. Dans cette étude, le diagramme s’est appuyé sur deux dimensions : la pertinence et la mise en œuvre dans le processus de PSM de 13 éléments clés qui constituent l’approche fondée sur les écosystèmes (figure 1).
Figure 1 : Synthèse des cartographies perceptives des planificateurs sur la pertinence et la mise en œuvre des EbA dans la PSM à travers 13 éléments clés.
Après avoir synthétisé les « cartes perceptuelles » individuelles, les auteurs ont par la suite divisé les 13 éléments clés en trois catégories : les piliers des EbA (très haute mise en œuvre et pertinence) ; les éléments clés à discuter (moyenne pertinence) ; et les éléments clés prometteurs (pertinents avec une mise en œuvre à améliorer).
Il en ressort un point de vue général plutôt positif des enquêtés sur l'état actuel de l'EbA dans la PSM en Europe du Nord. Cependant, il reste beaucoup à faire pour améliorer l’application de certains éléments clés très pertinents au sein du processus de PSM, tel que l’interaction terre-mer, dont la différence entre le degré de pertinence et la mise en œuvre est la plus grande. Surtout, cette méthode permet d’identifier facilement et de manière visuelle les éléments clés à améliorer en priorité dans le processus de PSM.
A l’avenir, il pourrait être intéressant d’utiliser cet outil participatif pour évaluer l’intégration de l’approche fondée sur les écosystèmes dans les futurs cycles des processus de PSM. Certains pays pourraient alors l’utiliser pour faire discuter et rapprocher les différents regards d’acteurs du monde maritime, à l’échelle nationale voire internationale, ainsi que pour améliorer la prise en compte de l’approche fondée sur les écosystèmes dans le processus de PSM.
Lien vers l’article : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0308597X23001318#fig0015
Malena Ripken est assistante de recherche doctorante à l'université d'Oldenburg (Allemagne).
Thomas Klenke est chercheur à l'université d'Oldenburg (Allemagne)
Brice Trouillet est professeur au laboratoire LETG.
Henning Sten Hansen est professeur à l'université de Aalborg (Danemark).
Lise Schrøder est maître de conférence à l'université de Aalborg (Danemark).
Portrait de la première auteure
Louise Quinio a commencé son parcours de géographe à Paris 1 Panthéon-Sorbonne où elle a réalisé ses deux premières années de Licence avant de faire une année à Utrecht Universiteit aux Pays-Bas en Erasmus. Elle s’est très vite intéressée à la biogéographie et aux rapports entre l’humain et son environnement. C’est pourquoi elle a décidé de se spécialiser en géographie littorale et est arrivée à Nantes pour le Master Géographie et Aménagement des Espaces Maritimes. Elle a tout d’abord pu travailler sur le futur de sites naturels face à la montée des eaux en Charente-Maritime lors d’un stage en M1. Puis, elle a souhaité changer un peu de perspectives en s’intéressant à la planification spatiale marine (PSM) pendant son stage de M2 dans le laboratoire de recherche COAST - Centre for Environment and Sustainability, qui travaillait sur ces thématiques. Son sujet de recherche était alors orienté sur l’approche fondée sur les écosystèmes et l’évaluation du processus de PSM.
Après son Master, elle a souhaité poursuivre en doctorat et continuer dans la recherche. En thèse depuis 2021 à Nantes Université, elle travaille toujours sur les écosystèmes, mais s’est éloignée de la PSM en remettant un peu les pieds sur terre car elle s’intéresse aux littoraux, et étudie l’intégration du changement climatique à la conservation des espaces naturels.