• Recherche
  • Sciences et Société
  • Vie des personnels

Journée internationale des filles et des femmes de science

https://chairemaritime.univ-nantes.fr/medias/photo/retouche-1-1-_1675692337575-png
  • Le 11 février 2023
    Campus Tertre
    false false

Pour cette journée du 11 février, journée internationale des filles et des femmes de science, la Chaire maritime a décidé de mettre en avant deux de ces doctorantes en les interviewant.

En analysant une population de 3 487 882 chercheurs.es ayant publiés.es au moins un article rédigé en collaboration entre 2011 et 2015, C.R. Sugimoto, et al1 ont examiné les pratiques sexuées en matière de communication, de désaccord et d'équité. Leurs résultats sont sans équivoques :

  • Les femmes sont plus susceptibles d'être confrontées à des désaccords sur le fait d’être dernière auteure d'un article scientifique ;
  • Leurs contributions aux articles de recherche étaient plus souvent dévaluées ;
  • Il existe une différence liée au genre sur la communication d’être dernier auteur.e. Les femmes étant plus susceptibles de discuter de cela au début du projet, alors que les hommes pourraient en discuter jusqu’à la fin.

Ces disparités peuvent donc entrainer des désavantages sur les carrières scientifiques des femmes.


Pour cette journée du 11 février, journée internationale des filles et des femmes de science, la Chaire maritime a décidé de mettre en avant deux de ces doctorantes en les interviewant. Les vidéos sont a retrouvés en cliquant ici, et la retranscription de ces vidéos est disponible ci-dessous.
 

""


Q1 - Est-ce que tu peux me dire quel est ton sujet de recherche et ta spécialité ?

JD : Bonjour, je m'appelle Juliette Davret, je suis en quatrième année de thèse au laboratoire LETG Nantes à l'Institut de géographie et je travaille sur la cartographie critique appliquée à la planification spatiale marine. Et l'intérêt de mes recherches, c'est de mettre en lumière les relations de pouvoir qui se tissent à travers les objets cartographiques.

VB : Alors, bonjour Alexia. Je m'appelle Volcy Boilevin. Je travaille sur un projet européen au sein d'un consortium qui s'appelle MSP4BIO. Donc la planification spatiale marine pour la stratégie sur la biodiversité à l'horizon 2030. Et ma thèse s'articule autour de ce projet-là. Donc tout ce qui est planification en mer avec des enjeux de protection de la biodiversité marine.


Q2 - Est-ce que tu m’expliquer pourquoi tu as choisi d’être une scientifique ?

VB : Alors oui, je me suis intéressée aux sciences de la nature assez jeune, enfin au lycée, et en fait, j'étais très intéressée pour comprendre ce qui se passait au niveau des êtres vivants, donc un aspect assez micro au final, les interactions, ce qui se passait vraiment sur le vivant. Et j'ai continué à faire des études de biologie jusqu'à la licence, un peu en master et puis là master et thèse. Je me focalise plus sur un aspect macro et cette thèse est orientée au final plus géographie, alors géographie maritime en comprenant des sciences humaines et sociales.

JD : J'ai découvert la géographie quand j'étais en classe préparatoire, donc j'ai fait deux ans de classes préparatoires et c'est à ce moment-là que j'ai vraiment découvert la géographie en tant que discipline universitaire. J'ai décidé de poursuivre en licence puis en master et de me spécialiser plus particulièrement en master dans l'aménagement des espaces maritimes à l'Institut de géographie de Nantes. Les espaces maritimes, c'est un milieu qui m'a toujours attiré et en plus de ça, comme c'est un milieu qui est très mouvant et sur lequel on a énormément de changements en termes d'aménagement qui sont en train de se produire, c'était vraiment quelque chose qui m'intéressait et en plus de ça, j'ai toujours aimé les cartes. Et mon sujet de thèse, combine mon attrait pour l'espace maritime et la cartographie et c'est ce qui le rend vraiment super intéressant pour moi.


Q3 - Pourquoi avoir choisi ce sujet ou ce domaine ?

VB : Moi, je suis tombée amoureuse de l'océan quand je travaillais pour des ONG environnementales qui se focalisaient sur l'environnement marin et j'ai voulu contribuer à la protection de l'environnement marin. Et je me suis tourné vers tout ce qui était aires marines protégées, gestion de l'espace maritime, assez naturellement au final, mais toujours avec cette forte composante qui est la protection de la biodiversité marine.

JD : J'ai avant tout choisi de faire des sciences humaines et sociales parce que c'est ce qui m'a plu dès le début de mes études en cycle supérieur. Et ensuite j'ai choisi de poursuivre dans la recherche parce que j'ai découvert que le métier de chercheuse, c'était beaucoup de challenges, des défis super intéressants avec des tâches très diverses. Et c'est ça que j'aime dans ce travail, c'est qu'il y a de tâches très différentes sur lesquelles on est amené à travailler. C'est très exigeant et ça me plaît beaucoup.


Q4 - Est-ce que tu peux me parler de ce que tu as envie d’accomplir dans ta recherche ?

JD : Sur le plan théorique, je pense que ce que j'aimerais apporter à mon champ d'étude, c'est vraiment amender les connaissances sur le plan cartographies critiques donc, c'est à dire mettre en lumière les relations de pouvoir qui existent à travers la planification des espaces maritimes et ensuite sur le plus long terme. Ce qui m'anime, c'est vraiment de poursuivre une carrière dans la recherche au sein des universités.

VB : Et je vais commencer par dire que moi, ce qui m'intéresse vraiment dans ce projet, c'est de faire partie d'une équipe, d'un consortium et de pouvoir mettre toute cette intelligence collective pour la réalisation des mêmes objectifs. Et voilà ce sujet, il traite beaucoup de la crise climatique, la crise environnementale, la biodiversité et moi, c'est ce qui me touche vraiment, c'est de pouvoir essayer d'apporter des solutions à ces problématiques-là.


Q5 - Quelle est la place d’une femme dans le monde de la recherche aujourd’hui ?

JD : D'après moi, la place de la femme dans le monde de la recherche aujourd'hui, il est encore beaucoup trop disproportionné par rapport à celui de l'homme puisque dans quasiment toutes les disciplines, les femmes sont encore loin de la majorité. Mais par contre, on a toute une place à gagner et je pense que plus le temps passe et plus l'image de la femme scientifique se met en place. Donc j'ai plutôt bon espoir pour les années à venir.

VB : La place d'une femme dans le monde de la recherche aujourd'hui est la même que la place d'un homme dans le monde de la recherche. Mais bon, après, si tu veux dire par là qu'il y a moins de femmes dans le monde de la recherche, certes c'est une réalité. Et comment amener plus de femmes dans le milieu académique, dans le milieu, dans une carrière universitaire ? C'est une longue question et j'ai peu de temps pour répondre. Mais je dirais que peut être une solution qu’on pourrait avoir déjà ça entre nous, les femmes, de pouvoir se soutenir. Il y a beaucoup de compétition dans tous les domaines, mais peut être avoir plutôt de la coopétition s’il y a compétition et se soutenir surtout.


Q6 - Est-ce que tu as envie de me partager autre chose ?

VB : J'aimerais parler d’une scientifique qui m'a beaucoup inspirée. Elle s'appelle Jane Goodall et elle est primatologue. Elle a beaucoup travaillé sur les chimpanzés et c'est un peu une figure, un emblème de la protection de cette espèce-là. C'est une scientifique qui a su s'imposer dans le monde de la science à une époque où les femmes étaient encore moins représentées qu'aujourd'hui. Donc voilà, je voulais honorer cette femme-là.

JD : Je pense que c'est une très belle initiative de mettre en valeur les femmes scientifiques et c'est une bonne chose. Ça permet de casser le stéréotype de l'homme scientifique en blouse blanche derrière ces fioles de chimie. Et on peut aussi avoir un autre aspect du scientifique et de la scientifique, celles qui travaillent dans des laboratoires de recherche en sciences humaines et sociales, comme ici à la Chaire maritime.




1Ni, Chaoqun & Smith, Elise & Yuan, Haimiao & Larivière, Vincent & Sugimoto, Cassidy. (2021). The gendered nature of authorship. Science Advances. 7. 10.1126/sciadv.abe4639.
https://www.researchgate.net/publication/354346870_The_gendered_nature_of_authorship

Mis à jour le 31 octobre 2023.
https://chairemaritime.univ-nantes.fr/actualites-et-evenements/journee-internationale-des-filles-et-des-femmes-de-science